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La Joconde (Mona Lisa), Leonardo de Vinci - Analyse

La Joconde ou Mona Lisa (1503 – 1506) est sans aucun doute la peinture la plus célèbre du monde. Aujourd’hui encore, les légendes qui l’entourent suscitent toujours de nombreuses interrogations. Mona Lisa incarne véritablement le génie de De Vinci, tant sa réalisation a mobilisé toutes les connaissances qu’il a accumulées sur les sciences et les arts au cours de sa vie.

Biographie de l'artiste

Véritable génie universel, Léonardo De Vinci fut à la fois un ingénieur, un scientifique et un artiste. Il imagina les premières machines volantes (qui inspireront les inventeurs des premiers avions et hélicoptères !) mais aussi le parachute ou encore les tanks.  Dans le domaine scientifique, il fit de nombreuses découvertes en anatomie et en physique à tel point qu’il anticipa presque les théories de Galilée et de Newton. Enfin, il rédigea un Traité sur la peinture où il expose ses nouvelles théories dans le domaine (perspective, composition, lumière et ombre…).

En 1516, il fut embauché par François 1er, roi de France en tant que peintre de la cour et architecte du Roi. Agé d’une soixantaine d’années, Léonardo emménagea près du Château d’Amboise où il finira les reste de ses jours. En arrivant en France, il vint avec de nombreux cahiers mais il ne prit la peine d’emporter qu’une seule peinture : La Joconde.

De Vinci - François 1er

La qualité exceptionnelle de ce portrait a été reconnu dès sa création notamment par le premier historien de l’art, Giorgio Vasari comme l’atteste ce témoignage :

« Leonardo da Vinci a peint un portrait de Mona Lisa, une dame florentine, si merveilleusement que cela semble non pas une peinture, mais plutôt la présence vivante de la dame elle-même. »

Des siècles plus tard, Napoléon fut si admiratif devant ce chef d’œuvre exposé au Louvre qu’il le fit venir dans ses appartements privés en 1800. 

Enfin, de nombreuses personnalités et critiques d’art (Baudelaire, Théophile Gautier…) du XXème siècle louèrent ses qualités mais il fallut attendre le vol de La Joconde en 1911 et son retour en 1913 pour que la presse acheva de la faire connaître au monde.

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Description

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Le portrait représente Lisa Gherardini, l’épouse du riche marchand florentin Francisco del Giocondo. Elle pose de trois-quarts et son torse est légèrement incliné vers le spectateur. A première vue, c’est surtout son expression énigmatique et contemplative qui frappe le spectateur.

En arrière-plan, on peut voir un paysage lointain et brumeux (perspective atmosphérique), où se dessine un sentier sinueux, des collines, des roches escarpées et un pont qui enjambe une rivière étroite.

Techniques

Léonard a inventé deux techniques révolutionnaires qu’il utilise dans son tableau : le sfumato et le clair-obscur

La Méthode de sfumato ( de l’italien « fumo » = fumée) consiste à superposer de fines couches de peintures, de plus en plus pigmentées afin de rendre les transitions progressives en unifiant les couleurs mais aussi de refléter la lumière qui traverse les couches successives jusqu’à
atteindre le blanc de la toile.

La méthode du Clair-obscur revient à créer des contrastes entre les parties sombres et claires du tableau et permet de renforcer l’illusion de tridimensionnalité.

Ces deux techniques picturales confèrent à la Joconde cette impression de douceur et de mystère

Analyse de l'œuvre

Ce paysage onirique renforce l’aura de mystère autour de Mona Lisa qui semble être en symbiose avec cet environnement tout aussi mystérieux qu’elle. Mais, le contraste entre les teintes sombres du paysages et le teint claire de son visage permet de recentrer l’attention du spectateur sur le sujet principal du tableau : Mona Lisa.

Ce portrait est en rupture avec les conventions artistiques de son époque. En effet, Mona Lisa pourtant noble, ne porte pas d’habits somptueux ni de parures extravagantes mais au contraire est habillée sobrement. En outre, sa pose en trois-quarts, son air détendu, son sourire et son regard adressé directement au spectateur sont autant de caractéristiques originales qui diffèrent des modes de représentations habituelles des femmes aristocratiques (pose de profil, aspect austère…).

On remarque aussi ce regard mystérieux et captivant qui semble nous suivre. C’est un effet propre à la peinture qu’on retrouve dans d’autres tableaux : éléments de perspective, de lumière et d’ombres restent inchangées peu importe la position du spectateur

Le sourire de Mona Lisa

Le sourire à la fois effacé et captivant de Mona Lisa fait partie des mystères qui entourent la toile.

Les recherches de Léonard en optique et ses techniques picturales lui ont permis de créer cet effet qui joue sur les propriétés de notre système visuelle. En effet, si l’on fixe les yeux de Mona Lisa, on aura l’impression de voir un sourire venir et s’en aller. Mais, si l’on regarde directement sa bouche, on ne verra que tout au plus un sourire narquois.

Cette fausse impression provient du fonctionnement de notre vision périphérique qui perçoit mieux les ombres mais qui ne permet pas d’analyser tous les détails. Ce sont donc les techniques de sfumato et de clair-obscur qui ont permis à Léonardo de créer un jeu d’ombres (au niveau des pommettes et de la bouche) responsable de l’illusion. 

Conclusion

Ce portrait d’une acuité exceptionnelle a révolutionné l’art d’un point de vue technique et a marqué une rupture avec les conventions artistiques de son époque.

Son vol en 1911 a indéniablement contribué à sa célébrité mais c’est sa visite aux Etats-Unis en 1963 qui finit par la faire entrer dans l’imaginaire collectif.

A ce moment-là, le visionnaire Warhol comprit qu’elle était devenue une icône populaire et proposa une sérigraphie en 1963 (« Colored Mona Lisa) rendant hommage à son nouveau statut.

Colored - Mona - Lisa - Warhol

Pour aller plus loin...

Un article sur le célèbre portrait de Marilyn, réalisé par Warhol en 1962 : 

Une vidéo (en anglais) pour bien comprendre la technique du sfumato.

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